Longtemps, j'ai vécu au milieu des cahiers
Et à la page, le monde quotidien se limitait...
Il fallait, petit, bien sûr, suivre la ligne
Et appliquer sans faute la consigne,
Il fallait, et on le savait bien, se tenir à carreau
Et si on se trouvait, parfois, à la marge
Pas question encore de prendre le large...
Si certains savaient, déjà, faire leur trou
C'est que de la gomme ils usaient beaucoup...
Quand on nous invitait à les mettre, enfin, au feu
De le faire, il y en avait, en vérité, peu
Car ils sont, souvent, remplis de souvenirs
Sur lesquels l'on aime, plus tard, revenir...
Sur mon bureau, le soir, ils s'entassaient
Et il ne me restait plus qu'à les corriger...
Puis, le moment est venu de tirer un grand trait
Et de refermer, pour un temps, le cahier...